Méthodes de lecture ou albums pour apprendre à lire?

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Que préférez-vous pour vos élèves de CP: leur apprendre à lire à partir d'albums ou suivre une méthode?

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Extrait du blog de master professionnel sur la littérature de jeunesse de Bertrand Ferrier:

"Bulle (Bordas) aborde la question de la lecture sous la forme d'une méthode fondée sur le genre épistolaire et la lecture à voix haute.
Quand une telle personnalité décide de s'attaquer à l'illettrisme en suggérant ses solutions pratiques, en collaboration avec une instit, une conseillère pédagogique et Frédéric Joos, l'illustrateur de sa série L'Espionne, cela donne forcément un événement à découvrir sur http://bulle.editions-bordas.fr/, avec son auto-commentaire à lire sur http://master2.hautetfort.com/. Les instituteurs étant sans doute plus compétents que moi pour jauger le résultat de ce travail, ils sont libres, comme les autres cyberlecteurs, de "lâcher leurs comm'" quand ils auront examiné la bête !"
Vos commentaires de pros sont attendus sur http://master2.hautetfort.com/archive/2008/05/06/buller-la-meilleure-facon-d-apprendre.html

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La méthode Bulle repose donc sur un roman épistolaire, de Marie-Aude Murail, que les enfants lisent lettre après lettre. L'originalité de cette méthode est qu'elle fait la part belle à la littérature de jeunesse par essence, par destination et en réseau. En effet, les textes sont de Marie-Aude Murail, auteure reconnue de littérature enfantine, les lettres sont adressées aux élèves de la classe par un élève de CM1 fictif et si les séances dites de découverte s'appuient sur la lettre du moment, le thème abordé est étayé de plusieurs références bibliographiques, dont certaines font partie de la liste "officielle".

Bien évidemment, le manuel de l'élève utilisé seul sans les références culturelles et l'apport cognitif (compréhension) des lettres serait un massacre! Première lecture: "Tata Sarah a un rat"; deuxième: "Milo tape Riri le rat. Tata Sarah rit"... Sorties de tout contexte, ces phrases rappellent les manuels de lectures sans queue ni tête, où l'apport phonologique prenait le pas sur tout intérêt littéraire. La différence ici, c'est que ces phrases sont le court reflet (n'oublions pas que nous sommes à la première lecture) de la lettre lue et étudiée en classe. Le petit apprenti lecteur sait donc à quoi renvoient ces mots. Plus les apprentissages se construisent, plus ces phrases s'étoffent pour arriver page 98, à un texte d'une quinzaine de ligne.

Le livre du maître est très détaillé et les choix pédagogiques des auteurs sont argumentés (pages 16 à 35). Un tableau synoptique propose une vue globale de la progression (colonnes: phonème, thématique de la lettre, débat ou séance de vocabulaire, fonctionnement de la langue à partir de la 2ème période, expression écrite à partir de la 3ème période, nombre de jours nécessaires et pages). Une grille rend explicite une progression de grammaire découlant des textes lus/écrits et se référant aux deux cahiers d'exercices.
De plus, un emploi du temps de la semaine de lecture type est soumis page 14.
A la fin du livre du maître, on peut trouver des exemples d'évaluations et la bibliographie de littérature de jeunesse pensée par les auteurs.

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Je n'ai pas fini d'éplucher tout cela mais un premier point me semble discutable:
"Au fur et à mesure de la lecture [à voix haute], [le maître] fournit des explications sur le sens des mots ou sur le comportement des personnages. Quand il s'agit d'un album illustré, il montre les images à la ronde à la fin de chaque double page, ce qui laisse, là aussi, un petit moment pour des éclaircissements" (page 17 du livre du maître)
Je ne pense pas qu'on puisse généraliser et dire qu'interrompre l'histoire à chaque double page d'un album illustré permet d'apporter "un petit moment" d'éclaircissement... Au contraire, le fil de l'histoire est rompu et le groupe part dans des digressions plus ou moins heureuses. Peu de livres nécessitent de montrer systématiquement les images. Pour s'en convaincre, on peut lire les travaux du groupe PROG/INRP sous la direction de Mireille Brigaudiot dans Apprentissages progressifs de l'écrit en maternelle, Hachette Education didactiques, 2000, ou bien les recherches en cours comme Les dossiers des sciences de l'éducation n°15 - La littérature de jeunesse: enjeux et usages pédagogiques, coordonné par Laurence PASA (PUM Toulouse, 2006).
Ce qui est en jeu, c'est la notion même de récit, alors la prudence s'impose. d'un autre côté, ce ne sont là que des suggestions pour la lecture à voix haute, la méthode ne repose pas entièrement sur ce point!

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Et vous, qu'en pensez-vous? Connaissez-vous la méthode Bulle?

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